La sécurité de l’équipage étant une priorité dans le cadre d’une mission spatiale habitée, il y a donc un certain nombre de sauvegardes selon les différentes phases de la mission. Bien évidemment, aucune sauvegarde ne peut protéger d’évènements extrêmes comme une collision en transit, une défaillance dans le bouclier thermique ou une double voir triple défaillance.
Lancement terrestre : en cas de défaillance du lanceur, le VHP qui abrite l’équipage peut purger une partie de ses ergols tout en allumant ses moteurs pour s’éloigner du lanceur et prendre de l’altitude avant de déployer le système de récupération par hydrogène.
Hausse de l’orbite : tant que le VHP n’a pas atteint la vitesse de libération, il reste sur une orbite très excentrique. En cas de défaillance, il peut utiliser ses moteurs RCS pour amener le périgée dans l’atmosphère et ainsi faire des aérofreinages jusqu’à la rentrée finale. En cas de défaillance plus grave, l’équipage a suffisamment de vivres pour tenir au moins 110 jours, il devra donc attendre l’envoi d’un second VHP pour être secouru.
Rendez-vous avec le cycleur : entre le moment où le VHP atteint la vitesse de libération et celui où il atteint ses paramètres orbitaux nominaux, il y a une phase critique qui pourrait conduire l’équipage à se perdre sur une orbite héliocentrique imprévue. C’est pour éviter une défaillance totale pendant cette phase que le VHP est équipé de deux moteurs de faible dimension, et le franchissement de la vitesse de libération ne peut se faire qu’avec les deux moteurs en fonctionnement nominal. De plus le cargo attaché derrière le VHP contient suffisamment d’ergols RCS pour finaliser la poussée au prix d’une perte à terme du cycleur faute de correction de trajectoire pour ajuster l’assistance gravitationnelle de Vénus.
Amarrage au cycleur : en cas d’amarrage impossible avec le cycleur ou si pendant le transit ce dernier devient inopérant, l’équipage peut survivre les 110 jours du transit dans le VHP au prix d’un confort minimal.
Défaillance du VHP pendant le transit : si le VHP ai une défaillance pendant le transit, ne parvient pas à se désarrimer, ou qu’une inspection révèle un défaut sur le bouclier thermique, l’équipage ne peut pas effectuer sa mission sur Vénus. Il devra rester dans le cycleur jusqu’au prochain rendez-vous avec la Terre 1500 jours plus tard. De là, les passagers utiliseront le cargo comme canot de sauvetage en pompant tous les ergols RCS disponibles, effectueront un aérofreinage et seront rejoints par le VHP qui les attend. Ces quatre ans et demi à attendre dans l’espace en se nourrissant uniquement de rations lyophilisées prévues à cet effet seront très éprouvants. Les membres d’équipage devront sûrement suivre plusieurs mois de rééducation, une surveillance constante et une interdiction de vol suite aux radiations, mais ils seront en vie.
Rentrée atmosphérique vénusienne : phase particulièrement critique, aucune sauvegarde n’est possible, seule l’expérience acquise grâce au module de la base et au programme de développement pourra protéger l’équipage.
Défaillance du lanceur vénusien : le lanceur vénusien principal commencera son remplissage une fois l’ensemble déployé. Cela permettra de placer le RCR de secours en orbite avant même le départ de Vesta 1. Ce test grandeur nature permettra de vérifier le bon fonctionnement du lanceur et de la production d’ergols. En cas d’échec, la mission Vesta 1 sera reportée le temps qu’une solution soit trouvée. Une fois Vesta 1 sur Vénus (et donc le RCR de secours en orbite), le système se préparera au tir du RCR principal. Une fois ce dernier en orbite, le système de lancement (ainsi que celui de secours, s’il est envoyé) commencera le remplissage pour le tir habité avec un VHP. Si le système de secours est présent, le tir habité nominal est planifié quelques jours avant la fenêtre de tir de retour, afin de permettre en cas d’échec de récupérer le lanceur de secours avant qu’il ne soit trop tard. En tout cas, s’il est impossible de quitter Vénus, l’équipage a suffisamment de vivres pour tenir un alignement de plus, le temps que la Terre envoie un nouveau pas de tir et des vivres supplémentaires si la situation doit se prolonger.
Hausse de l’orbite vénusienne : la présence de deux RCR en orbite vénusienne offre une sécurité pendant la poussée vers la trajectoire de retour. De plus, tant que la vitesse de libération n’est pas atteinte, un retour sur Vénus pour attendre le prochain alignement est possible.
Rendez-vous avec le cycleur : comme pour la Terre, le passage de la vitesse de libération est critique en termes de sécurité car il pourrait entraîner une dérive de l’équipage sur une orbite héliocentrique. Pour éviter cela, en plus d’une interdiction de passer la vitesse de libération si les deux moteurs du VHP ne sont pas en fonctionnement nominal, le RCR de secours (n’ayant pas de charge à propulser) peut le rejoindre pour finaliser la poussée.
Transit de retour : comme pour le transit Terre-Vénus, en cas de problème sur le cycleur, l’équipage peut rester confiné dans le VHP les 110 jours du voyage retour. A contrario, si le VHP est inopérant ou si son bouclier est endommagé, l’équipage pourra se réfugier dans le cargo pour se mettre en orbite autour de la Terre et attendre les secours.
Rentrée atmosphérique terrestre : même après un si long voyage, une des phases les plus critiques sera celle des 100 derniers kilomètres. En effet, aucun système de secours ne peut protéger l’équipage pendant la rentrée atmosphérique.