A l’heure actuelle, plusieurs missions vénusiennes sont en développement et financées.

Venera D

La mission russe dénommée Venera D, un projet qui date de 2003 est continuellement repoussée. Attribuée logiquement à Lavotckine, cette mission a pour but de renouer avec le succès du programme soviétique Venera. Les plans de la mission changent régulièrement mais devraient comprendre un orbiteur capable de fonctionner au moins deux ans.  Un atterrisseur devant survivre de 1 à 24h est aussi à l’étude avec un partenariat potentiel avec la Nasa. La présence de ballons atmosphériques est moins claire. Certains plans n’en prévoient aucun alors que d’autres prévoient d’en emporter deux de 150 kg et quatre plus petits. Cette mission est particulièrement ouverte aux coopérations internationales avec des propositions d’atterrisseur américain, de ballons français ou encore d’instruments allemands. Malgré ces partenariats potentiels, la mission qui devait initialement décoller sur une Proton en 2013 a pris du retard. Le lanceur sera déjà retiré du service avant le lancement de Venera D et devrait donc être lancée par une Angara 5. Vu que le projet n’est pas inclus dans le plan de financement russe de 2016-2025, la mission ne pourra pas avoir lieu avant au mieux 2027 et plus probablement 2031 à condition qu’il y ait des budgets accordés.  

Venera-D (source)

Shukrayaan-1

Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO) s’est récemment lancée dans un programme d’exploration lointaine avec un succès indéniable. Un orbiteur lunaire lancé en 2008 et un orbiteur martien lancé en 2013 qui ont rempli leur mission malgré un budget bien plus faible que leur équivalant d’autres pays. Un atterrisseur lunaire devrait avoir lieu en 2019 et une seconde mission martienne en 2022.  Une mission Vénusienne nommé Shukrayaan-1 (que l’on peut traduire par véhicule vénusien) est prévue pour 2023. Cette mission doit comprendre un orbiteur et doit, en quelque sorte, prendre la suite d’Akatsuki. Pour cela, les équipes indiennes font des échanges avec la JAXA. Elle bénéficie aussi de contacts avec les équipes françaises qui ont travaillé sur Venus express pour profiter de l’expérience acquise en fin de mission sur les aérofreinages. Il est aussi possible que cette mission emporte des ballons atmosphérique suite à la proposition du chercheur français Jacques Blamont qui est à l’origine des ballons sonde de Vega.

Rocket lab

Peter beck, le fondateur de rocket lab parle régulièrement sur les réseaux sociaux de son intérêt pour l’exploration de Vénus et notamment par la recherche de la vie dans son atmosphère. Il souhaite notamment utiliser les moyens de son entreprise pour lancer vers Vénus la première mission interplanétaire privée pendant la fenêtre de tir de 2023. Elle serait basée sur une version améliorée de la plateforme photon qui fournirait les communications, l’énergie et la propulsion une fois mise en orbite par un micro lanceur electron. Selon les informations disponibles, la charge utile d’une quarantaine de kilogramme comprendrait au moins un spectromètre probablement dans une sonde ou une plateforme atmosphérique.

source

EnVision

EnVision est un projet de mission européen qui est finaliste (avec deux télescopes) pour une sélection en 2021 et un lancement prévu vers 2032. Elle se présente comme une version grandement modernisée de Magellan. Elle a principalement des instruments radar pouvant cartographier la planète avec plus de précision que pendant les années 1990. Avec une résolution pouvant être inférieure au mètre et des passages réguliers, il est possible de détecter des déformations de terrain qui serait une preuve d’activité géologique. Certaines régions comme les points de chute des atterrisseurs Venera seraient particulièrement scrutées afin de pouvoir tirer des enseignements de la comparaison entre les photos in-situ et les mesures radar orbitales. La comparaison entre deux passages dans certaines zones précises permettrait d’analyser les changements topographiques et suivre les mouvements sous la surface. Un radar devrait aussi pouvoir sonder les 100 premiers mètres de surface et ainsi mieux comprendre la géologie de la planète.

source

Missions américaines proposées

En juin 2021, dans le cadre des missions discovery 15 et 16, la NASA a sélectionné deux missions à destination de Vénus qui s’envoleront vers la fin de la décennie. Ce seront les premières missions vénusiennes de la NASA depuis Magellan lancé en 1989. Elles avaient toutes deux déjà était finaliste pour les missions discovery 13 et 14 en 2017 mais avait était rejeté au profit de l’exploration d’astéroïde. Les deux missions ont pour but de mieux comprendre le passé et l’évolution de la planète mais adoptent pour cela deux stratégies totalement diffèrent. 

DAVINCI+  

DAVINCI+ pour Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging sera la première mission à faire de mesure dans l’atmosphère depuis les sondes Vega en 1985. Elle est développée par le centre Goddard et est principalement constituée d’une sonde atmosphérique qui fera des mesures pendant une heure de chute vers la surface. Elle est donc une version grandement modernisée des sondes Venera 5, 6, 7, 8 et Pioneer Venus Multiprobes. Elle commencera par étudier avec une précision inédite la composition de l’atmosphère et notamment des gaz nobles qui, de par leur stabilité, nous renseigne sur la composition de l’atmosphère vénusienne primordiale. Au cours de la descente, elle mesurera la pression, la température, la vitesse des vents et la composition d’atmosphérique pour comprendre les processus chimique et dynamique à l’œuvre dans les différentes couches. Pour finir, une fois sous les nuages, une suite de caméras pourra imager le sol jusqu’à l’impact. La sonde visera une région de tessera, une structure « géologique » typiquement vénusien qui pourrait très bien être des restes de l’ancienne croute fracassé au cours du dernier resurfacage. C’est premières images directe prise sous les nuages seront plus précises et complémentaires des cartographies radars afin de déterminer les processus ayant conduit à leur formation et notamment s’il y a eu un océan dans le passé de la planète. 

source

Afin de contourner le problème d’accessibilité de certaines régions, la sonde fera au moins un survol de Vénus avant de se poser plusieurs mois après. Pendant ce transit particulièrement long (pour une mission vers Vénus) la sonde atmosphérique sera liée à un élément spatial qui se détachera avant la chute pour se mettre en orbite. Il comprendra un ensemble de caméra pour étudier atmosphère comme Venus Express et Akatsuki

Veritas 

Veritas pour Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography, and Spectroscopy est le nom d’une mission de cartographie radar proposé par le JPL. Elle reprend dans c’est grande ligne l’approche et les objectifs de la mission Magellan mais bénéficie des progrès technologie de ces 30 dernières années.. Elle sera donc assez similaire à la mission européenne Envision qui devrait arriver quelques années après Veritas. Son instrument principal est un radar à synthèse d’ouverture près de 10 fois plus précis que celui de Magellan qui permettra d’avoir plus de détails sur les formations géologie et donc d’accumuler plus d’indices sur leur formation et leur passé. Elle pourra aussi voir l’évolution depuis Magellan et pendant la mission pour en déduire les processus en cours. Elle emportera aussi un imageur qui travaillera sur les rares fréquences infrarouges capables de perces les nuages et d’étudier l’émissivité de la surface. Cela pourrait permettre d’en savoir plus sur la composition des roches et l’activité volcanique actuelle. Des charges utiles supplémentaires pourraient s’ajouter comme une horloge atmosphérique pour comparer la vitesse d’écoulement du temps (théorie de la relativité) ou un cubesat qui se détacherait pour étudier les hautes couches de l’atmosphère. 

source

Recherche en cours

En parallèle de la préparations de mission, diverses entreprise et agences spartial effectuent de la recherche pour développer des technologies nouvelles qui pourront être utilisées sur Vénus. Pour l’étude de l’atmosphérique, les projets les plus emblématique sont des projets de drones solaires évoluant à haute altitude ou des hybrides drone/dirigeables pouvant explorer la zone des nuages. De façon moins spectaculaire, il y a des travaux sur des ballons capables de changer d’altitude pour surfer sur les vents. En surface, divers systèmes de refroidissement et d’isolement sont à l’étude pour permettre à de futur atterrisseur de survivre plus longtemps en surface. Des recherches sont aussi faites dans le domaine de l’électronique haute température ou des rovers entièrement mécaniques afin de les rendre moins sensibles aux conditions de surface

source

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *