Avec la fin de Magellan, c’est une page de l’exploration de Vénus qui se tourne. L’URSS s’est effondrée et l’exploration spatiale est finie. Seules quelques missions sont envoyées vers Mars sans succès. Côté américain, les efforts se concentrent sur de nouveau objectif comme les astéroïdes mais surtout sur Mars. Depuis 1992, 13 sondes de la Nasa ont été envoyées vers la planète rouge et une autre est en développement. Pendant la même période aucune mission américaine n’est consacrée à Vénus. Cependant, du fait de sa vitesse et de sa masse importante, la planète est très efficace pour fournir des assistances gravitationnelles. C’est pour cela que plusieurs sondes dédiées à l’étude de Mercure, du Soleil ou des géantes gazeuses ont survolé Vénus.
En Europe, l’ESA a déjà à son actif une mission couronnée de succès vers la comète de Halley en 1985 et une participation à la mission américain Cassini vers Saturne. Au début des années 2000, elle veut développer une compétence propre dans l’exploration du système solaire. Dans ce but, ce sont 3 missions d’exploration d’importance qui sont préparées. Elles partagent une base commune qui permet de réduire les coûts de développement. La première mission est Mars Express lancée en 2003 qui continue aujourd’hui d’étudier Mars. La deuxième est Rosetta qui fut lancée en 2004 mais n’atteint pas son objectif final. Puis ce fut la comète 67P, que 10 ans plus tard pour 2 ans d’observation.
La dernière mission, lancée depuis le cosmodrome de Baïkonour par une fusée Soyouz le 9 novembre 2005 marque le retour de l’exploration vénusienne. Nommée Venus Express, elle est constituée d’un orbiteur qui emporte de nombreuses caméras infrarouges et ultraviolets qui permet de surveiller différentes couches de l’atmosphère. L’observation constante d’une atmosphère aussi complexe permet une compréhension bien meilleure de son fonctionnement et des conséquences de l’effet de serre. En 2014 pour finir la mission, Venus Express a descendu son orbite afin qu’elle passe dans les couches hautes de son atmosphère. Cela a permis de collecter des données sur l’aérofreinage qui permettront de diminuer les besoins en ergol de future mission.
Venus Express devait être rejoindre avant la fin de sa mission par une sonde japonaise aux caractéristiques et objectifs similaires. Comme l’Europe, l’exploration interplanétaire japonaise a commencé pendant le passage de la comète de Halley en 1985. Elle s’est poursuivie avec une mission martienne (un échec), des missions lunaires et de l’exploration d’astéroïdes. Pour Vénus, c’est la sonde Akatsuki qui est lancée par une H-IIA le 20 mai 2010. Arrivée à proximité de la planète, elle a commencé le freinage de mise en orbite quand le moteur tombe en panne. Trop rapide, la sonde a été projeté sur une orbite héliocentrique. La trajectoire non prévue permet un nouveau survol de Vénus en décembre 2015. Les ingénieurs japonais ont réussi à reprogrammer la sonde pour cette seconde chance. Ils commencent par purger les ergols du moteur principal devenu inutilisable puis effectuer des corrections de trajectoire pour passer au plus près de l’objectif. 5 ans jours pour jour après la première tentative, Akatsuki parvient à se mettre en orbite autour de Vénus uniquement avec ses moteurs de contrôle de faible puissance. La sonde est loin d’être sur l’orbite optimale pour laquelle elle était prévue mais commence l’étude l’atmosphère. Ces résultats prenaient la suite de ceux fournis par Venus Express qui avait plongé dans l’atmosphère un an plus tôt et permet une continuité des mesures.